Méditation du jour: vivons selon les enseignements de la Sagesse
Aujourd’hui, 14 novembre, la rédaction vous propose de lire et de méditer ce magnifique texte de la Sagesse en lien avec l’Evangile du jour qui nous instruit sur la venue du Règne de Dieu.
Lecture du livre de la Sagesse (7, 22 “ 8, 1):
Il y a dans la Sagesse un esprit intelligent et saint, unique et multiple, subtil et rapide ; pénétrant, net, clair et intact ; ami du bien, vif, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes ; ferme, sûr et paisible, tout-puissant et observant tout, traversant tous les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils…
… La Sagesse, en effet, peut se mouvoir d’un mouvement qui surpasse tous les autres, elle pénètre et traverse toute chose à cause de sa pureté. Car elle est la respiration de la puissance de Dieu, le rayonnement limpide de la gloire du Ma ître souverain ; aussi, rien de souillé ne peut l’atteindre. Elle est le reflet de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l’activité de Dieu, l’image de sa bonté. Comme elle est unique, elle peut tout ; et sans sortir d’elle-même, elle renouvelle l’univers.
De génération en génération, elle se transmet à des âmes saintes, pour en faire des prophètes et des amis de Dieu. Car Dieu n’aime que celui qui vit avec la Sagesse. Elle est plus belle que le soleil, elle surpasse toutes les constellations ; si on la compare à la lumière du jour, on la trouve bien supérieure, car le jour s’efface devant la nuit, mais contre la Sagesse le mal ne peut rien. Elle déploie sa vigueur d’un bout du monde à l’autre, elle gouverne l’univers avec douceur.
Commentaire des textes de la liturgie du jour dans leur cohérence:
Le livre de la Sagesse, d’où est tiré la première lecture, a été écrit quelques dizaines d’années avant la naissance de Jésus. C’était à Alexandrie en Egypte où vivait une importante communauté de Juifs. Il s’agissait des Juifs de la diaspora qui étaient nombreux dans les grandes villes du Bassin Méditérannéen. Vivant dans ce monde de culture grecque, ils parlaient cette langue et étaient marqués par la culture et la philosophie des Grecs.
L’auteur du livre veut, à la fois, affirmer la foi des Juifs qui peuvent être tentés de prendre des distances avec leur religion, et de témoigner de sa foi auprès des païens, avec des mots de leur culture, comme ce mot de Sagesse.
Cette démarche de Juifs vivant au monde est importante pour nous. C’est une invitation à exprimer notre foi avec les mots d’aujourd’hui, dans la culture (ou plutôt les cultures) de notre monde. C’est d’ailleurs, ce chemin qu’avait pris l’apôtre Paul, par exemple dans son discours à Athènes.
Dans ce passage, l’auteur donne une liste de qualificatifs de la Sagesse. Mais ce n’est pas le plus important. Il rapporte cette sagesse à Dieu. Ce n’est pas qu’une sagesse humaine. C’est ce qui est dit dans ce texte : « La Sagesse est la respiration de la puissance de Dieu. .. elle est le miroir sans tâche de l’activité de Dieu, l’image de sa bonté.»
Cette Sagesse de Dieu s’est manifestée tout particulièrement dans l’envoi de son Fils, Jésus-Christ, venu dans le monde, lui qui a partagé pleinement notre humanité.
Une Sagesse de Dieu qui peut nous bousculer, nous interpeler, car elle n’est pas suivant nos seuls critères humains.
C’est par exemple ce qu’évoque le passage d’Evangile que nous venons de lire. Voici maintenant l’Evangile de ce jour:
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (17, 20-25)
Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le Règne de Dieu, il leur répondit: «Le règne de Dieu ne vient pas d’une manière visible. On ne dira pas: “Le voilà, il est ici!†ou bien: “Il est là!â€. En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous.»
Et il dit aux disciples: «Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira: “Le voilà, il est ici! il est là!†N’y allez pas, n’y courez pas. En effet, comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son Jour sera là. Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération.»
Aux Pharisiens qui demandent quand viendra le Règne de Dieu, Jésus répond trois choses, importantes pour nous :
1-Il n’y a pas à spéculer sur la venue de ce règne, compris comme la fin du monde. C’est une tentation qui revient régulièrement, sous diverses formes. Nous n’avons pas à nous laisser entra îner par ces prédictions, même si elles sont habillées de manière religieuse.
2-Le Règne de Dieu, ce n’est pas un avenir incertain, c’est au présent. « Le Règne de Dieu est au milieu de vous » répond Jésus. C’est ce qu’il proclame dès le début de son ministère, comme l’écrit l’évangéliste Marc : « Le temps est accompli et le Règne de Dieu s’est approché: convertissez-vous et croyez à l’Evangile. »
3-C’est enfin la conclusion de ce passage d’Evangile : «auparavant, il faut que le Fils de l’Homme souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération.»
Jésus est en marche vers sa Passion: son arrestation, sa condamnation, sa mort sur la croix. Cette mort sur la croix va être la manifestation de cette Sagesse de Dieu, parce qu’elle est le moment où Jésus fait don de sa vie pour le Salut, pour la vie de tous les hommes.
Alors, sagesse ou folie de Dieu ? C’est ce que va dire l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe :
« Les Juifs demandent des miracles et les Grecs recherchent la Sagesse, mais nous nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens. » Ce Messie crucifié, c’est le Christ, puissance de Dieu et Sagesse de Dieu. Et Paul de conclure : « Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes. »