En marche vers la Sainteté
La Toussaint n’est pas la fête des morts mais des vivants et de tous les saints, c’est-à -dire les amis de Jésus, ceux que l’église nous donne en exemple et la foule de tous ceux et celles, connus et inconnus, qui sont appelés à la Sainteté et un jour, tous réunis dans la joie de Dieu…
Le lendemain, la commémoration des défunts nous redit l’espérance chrétienne que, par delà la mort, évènement toujours bouleversant, le Christ nous attend et nous donne la vie et la paix. Dans la communion des saints dont nous parle le Credo, nos défunts ne viennent pas nous effrayer mais nous prions avec eux et pour eux spécialement au cours de l’Eucharistie.
« Reçois-les dans ta lumière auprès de toi où nous espérons être comblés de ta gloire tous ensemble et pour l’éternité par le Christ notre Seigneur »(Prière eucharistique n°3).
« N’ayez pas peur d’être des saints » (Bienheureux Jean-Paul II).
Chanoine Philippe LEGRAND,
Curé du Pôle missionnaire de Meaux
Pourquoi les Saints ?
Dès le milieu du IIème siècle en Orient, et au IIIème siècle en Occident, les chrétiens prirent l’habitude de se réunir près des tombes des martyrs le jour anniversaire de leur mort célébré comme le jour de leur naissance au ciel. La communauté chrétienne en effet, a tout de suite regardé comme entrés dans la gloire de Dieu ceux qui ont versé leur sang pour Lui, et l’habitude est prise très tôt de marquer fortement le lien entre leur sacrifice et celui du Christ sur la croix en célébrant l’Eucharistie sur leur tombe.
Et c’est ainsi que peu à peu le calendrier qui rythme le temps qui passe a été sanctifié par le souvenir des martyrs (saints à cause de leur mort) puis, après les persécutions, par le souvenir des saints (à cause de leur vie).
Au tout début, en effet, sont honorés les martyrs : ceux qui ont versé leur sang par fidélité au Christ. D’abord les jeunes filles condamnées à mort par refus du mariage (le célibat était considéré par les premiers chrétiens comme le don suprême de soi-même fait à Dieu en vue du Royaume). Si la loi, dans l’empire romain, interdisait au père de mettre à mort ses fils lorsqu’ils étaient bien constitués, la coutume voulait qu’à Rome on ne garde qu’une fille. Et il était impensable qu’elle refuse de se marier. La résistance à la volonté paternelle a fait de ces filles de véritables contestataires de l’ordre établi, en introduisant la notion toute neuve de personne humaine libérée de l’asservissement à la société.
Ensuite les militaires qui ne pouvaient échapper à l’obligation d’offrir de l’encens aux divinités impériales.
Enfin, les responsables des communautés . Il ne faisait pas bon, dans la Primitive Eglise, d’être responsable. Tous les apôtres sauf Jean sont morts martyrs, et les 30 papes qui ont succédé à St Pierre…
Puis les persécutions cessèrent et les chrétiens comprirent que l’on pouvait donner sa vie pour Dieu et ses frères autrement que sous la torture. La voie était ouverte à la reconnaissance d’autres formes de sainteté. Mais comme le dit Régine Pernoud : »Il est impossible de faire un portrait-robot de la sainteté. Ce qui frappe au contraire, c’est la variété, la plus totale et déconcertante, qu’on découvre dans ce peuple immense : des petits et des rois, des mères de famille, des bergers et des soldats, des malades et des philosophes. »
Cependant toutes et tous ont en commun cet abandon confiant à la volonté du Père. « Aimer Dieu, nous dit Saint Vincent de-Paul, c’est faire sa volonté en toute humilité ». Le but de la vie, nous dit St Grégoire de Nysse, est de laisser Dieu faire réapparaitre en l’homme Son image ». On connait aussi la prière du Bienheureux Charles de Foucauld : »Mon Père, je m’abandonne à vous. Faites de moi ce qu’il vous plaira ». Et le Christ à Sainte Catherine de Sienne ; « Fais toi capacité, je me ferai torrent ».
Les témoins qui nous précèdent dans le Royaume, spécialement ceux que l’Eglise reconna ît comme saints, contemplent Dieu et ne cessent de prendre soin de ceux qu’ils ont laissés sur la terre. C’est pourquoi nous pouvons les prier d’intercéder pour nous et pour le monde entier (caté n°2863).
Et l’Eglise catholique précise que : « pour favoriser la sanctification du peuple de Dieu, l’Eglise recommande à la vénération particulière et filiale des fidèles la Bienheureuse Marie, toujours Vierge, Mère de Dieu, que le Christ a établie Mère de tous les hommes, et elle favorise le culte véritable et authentique des autres saints, dont l’exemple en vérité édifie tous les fidèles et dont l’intercession les soutient. » D’où cette belle prière récitée à leurs fêtes :
« Lorsque Tu couronnes leurs mérites, Tu couronnes Tes propres dons. Dans leur vie, Tu nous procures un modèle, dans la communion avec eux une famille, et dans leur intercession un appui. »
L’année compte 365 jours, si l’on soustrait les jours réservés aux grands évènements de l’année liturgique : Pâques, Ascension, Pente côte, Assomption, Noël, Annonciation, Visitation, etc. plus les dimanches réservés au Christ, il reste peu de place pour fêter nos saints, alors que le « catalogue » officiel de l’Eglise en compte plus de 40 000…
C’est pourquoi, au fil des siècles, il a fallu choisir. Au dernier concile Vatican II (1962-1965) le calendrier a été revu et corrigé ; il est devenu beaucoup plus international grâce aux saints venus d’Asie, d’Afrique ou des Amériques. En gros, il y a le calendrier universel qui compte 182 noms et qui sont fêtés dans tous les diocèses du monde (ex : St Vincent de Paul, Saint Curé d’Ars, …). Puis, les calendriers particuliers par pays (ex : Jeanne d’Arc n’est fêtée qu’en France) et même par diocèse (ex : Saint Fiacre ou Saint Faron dans le diocèse de Meaux).
Tout dernièrement, en France, on a fêté la béatification de :
– Pierre-Adrien Toulorge (1757-1793), le 29 avril 2012
– Mère Saint Louis (1763-1825), le 27 mai 2012-10-28
– Père Jean-Joseph Lataste (1832-1869), le 3 juin 2012
« Qu’il me soit permis de noter, disait Jean-Paul II à Lisieux le 2 juin 1980, que les saints ne vieillissent pratiquement jamais… Au contraire, ils sont toujours les hommes et les femmes du lendemain, les hommes et les femmes de l’avenir évangélique de l’homme et de l’Eglise, les témoins du monde futur ».
En ce début de mois de novembre, nous portons à votre connaissance les activités proposées par les paroisses d’Esbly et de St Jean Bosco de Meaux, 2 paroisses de notre pôle de Meaux.