Hommage du Père Legrand à un ami
La Parole de Dieu, est vivante, elle s’accomplit pour votre frère le Père Pierre Laidez qui nous a quitté dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
Il devait célébrer la messe comme chaque jour au Carmel et il est entré dans la Pâque éternelle du Christ.
Il est décédé l’avant-veille de la fête de tous les Saints où nous entendions cette parole de l’Apôtre St Jean qui nous remet devant notre vocation d’enfant de Dieu et ce qui nous attend au jour de la résurrection bienheureuse « Je veux voir Dieu, le voir de mes yeux, joie sans fin des bienheureux.»
C’est aussi la fin du mois du Rosaire et en ce samedi où l’Eglise célèbre et prie particulièrement la Vierge Marie dans sa foi sans faille le samedi Saint dans l’espérance de Pâques.
Pierre était nordiste
Pierre aimait rappeler ses origines du Nord, des chtis, le Portel près de Boulogne/sur/Mer, région exposée qui a été marquée par la guerre et qui a laissé chez le jeune Pierre, une blessure intérieure.
Son itinéraire a été marqué par de nombreuses escales où après le séminaire à Meaux, il a rejoint l’équipe sacerdotale à Montereau-surville, Lagny-sur-Marne, Mitry le Neuf et l’accompagnement de communautés religieuses et groupes de prière.
Il avait trouvé depuis quelques années ici à Meaux son port d’attache dans le service régulier du Carmel, des confessions, la présence dans des groupes de spiritualité, la disponibilité pour l’écoute, les malades, les bénédictions, le service des messes dans les secteurs sans prêtres résidents, autour de Meaux, sans oublier la fraternité sacerdotale et le ressourcement dans des lieux qu’il aimait comme le Foyer de Charité, St Gervais.
Beaucoup se sentent aujourd’hui orphelins mais nous voulons aussi rendre grâce au Seigneur de nous avoir donné le Père Pierre Laidez et de l’avoir mis sur notre chemin Prêtre à la manière des Apôtres.
Le Seigneur l’a appelé et il a répondu à son appel dans la fragilité de sa vie et dans la fidélité et l’abondance à la volonté de Dieu. « Ce trésor, nous le portons dans les vases d’argile pour que ce ne soit pas notre oeuvre mais l’oeuvre de Dieu qui s’accomplisse »
Pierre était un prêtre qui a donné sa vie était donnée aux autres
Sa vie et son ministère de prêtre, c’est de donner Dieu aux hommes et d’offrir les hommes à Dieu comme cela est rappelé dans l’ordination.
« Recevez l’offrande du peuple saint pour la présenter à Dieu. Prenez bien conscience de ce que vous ferez, vivez ce que vous accomplirez et conformez-vous au mystère de la croix du Seigneur »
Ce mystère de la croix, il l’a porté dans la fragilité de sa santé, cette écharde dans sa chair comme disait St Paul et qui offerte dans la prière de l’Eucharistie célébrée et adorée est source de fécondité spirituelle en le rendant attentif et accueillant à toute détresse pour être le témoin de la tendresse, de la compassion et de la miséricorde de Dieu, particulièrement dans le Sacrement de pénitence et de réconciliation qu’il assurait chaque samedi fidèlement.
« J’entre dans la vie » disait Ste Thérèse de l’enfant Jésus à l’école de la spiritualité du Carmel, de l’enfant Jésus de Prague, Pierre avait quelque chose de ce coeur d’enfant qui s’émerveille et reçoit tout comme un don et une grâce de Dieu.
Il avait du mal à réaliser qu’il avait été nommé Chanoine, mais il le portait dans une prière pour le Diocèse, spécialement pour l’Evangélisation et les vocations, il est beau de voir que le jour de la mort de Pierre, deux séminaristes ont fait leur premier engagement devant notre Evêque.
Que le Seigneur accueille dans sa maison son humble et fidèle serviteur Pierre et qu’il nous garde vigilants dans la prière et en tenue de service pour le jour où il viendra.
Amen
Salve Regina
Salve, Regina, mater misericordiae ;
Vita dulcedo et spes nostra, salve.
Ad te suspiramus, gementes et flentes
In hac lacrimarum valle.
Eia ergo, advocata nostra,
Illos tuos misericordes oculos
Ad nos converte.
Et Iesum, benedictum fructum ventris tui,
Nobis post hoc exsilium ostende.
O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria.
Traduction
Salut, Reine, Mère de miséricorde,
Vie, douceur et notre espoir, salut :
Vers toi nous soupirons, gémissants et pleurants
En cette vallée de larmes.
Or donc, notre avocate,
Tes yeux miséricordieux,
Vers nous tourne-les.
Et Jésus, le fruit béni de ton ventre,
Après cet exil, montre-le-nous,
O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie