Ordination diaconale en la cathédrale de Meaux

Le diaconat a joui d’un très grand prestige du IIème à la fin du IIIème siècle, puis a décliné. Le concile Vatican II, en 1965, a remis en vigueur ce ministère ordonné en le rénovant. Les diacres sont ordonnés « non pas en vue du sacerdoce, mais du service » . Alors que les prêtres sont les serviteurs de la Parole, les serviteurs du Peuple de Dieu et les ministres de l’Eucharistie et des sacrements, les diacres, eux, reçoivent une mission de « service »; le plus souvent ce sera une mission au service de la charité de l’Eglise (équipes de baptême, pastorale des funérailles, etc.).
Ce ministère peut être conféré à des hommes mariés. Quand ils sont ordonnés diacres, ces hommes le sont pour toujours d’où leur nom de diacre permanent. Quand le futur diacre est appelé, pendant la première année, en couple, avec son épouse, il vit un temps de discernement et de réflexion. Puis, lorsqu’il s’engage, il suit une formation qui dure 6 années, étalée sur 4 week-ends par an, toujours en compagnie de sa femme. Le jour de l’ordination, l’évêque demande à l’épouse son accord, car son rôle sera désormais d’accompagner son mari qui est diacre, par la prière partagée, l’accueil et l’écoute.

Témoignage de Guy Brisson, diacre à Champs-sur-Marne depuis 1999

Mai 1995. L’Eglise nous interpelle, Laurence et moi. Accepteriez-vous de réfléchir au diaconat ? Nous n’avions pas 75 ans à nous deux, notre dernière fille allait pointer son nez quelques mois plus tard pour rejoindre les 3 plus grands dans notre maison de Champs sur Marne, à Marne la Vallée. Commence alors un cheminement âpre, profond et libérateur pour une ordination en avril 1999 par le père Cornet.
Si c’est moi qui ai été ordonné, c’est tous les deux qui avons reçu l’appel de l’Eglise au diaconat, c’est tous les deux qui avons cheminé, c’est tous les deux qui portons ce ministère. La lettre de mission lue le jour de l’ordination l’a bien signifié : « Soyez un visage d’Eglise avec votre épouse … ». Notre mariage commencé, il y a 28 ans, prime. C’est dans cette vie commune, dans cette vie à bâtir, dans cette « histoire d’alliance » que ma vie de baptisé se réalise, s’accomplit et se développe. Alliés pour la vie, alliés pour le diaconat.

Le diacre est à la jointure de l’Eglise et du monde

Ordonné, il s’agit bien de déployer, par toute sa vie familiale, professionnelle, paroissiale, citoyenne, ce ministère de l’Eglise qui a mission du Christ d’être servante là où se joue la vie de chaque personne et de chaque groupe humain. Une Eglise qui se doit d’être fidèle à ce que l’Esprit lui demande pour l’évangélisation et le service des hommes et des femmes de ce temps.
Nous sommes diacres au milieu du monde, témoins du Christ serviteur, ordonnés et envoyés pour être homme parmi les hommes, présent au monde, à ses joies et à ses pauvretés, mais aussi homme d’Eglise, inséré dans notre communauté chrétienne pour que celle-ci soit fidèle à sa mission de servir Dieu en servant les hommes.
Ordonné il y a 11 ans, l’Eglise m’a confié, avec Laurence mon épouse, une mission d’accueil des personnes divorcées, blessées dans leur amour, « pour leur dire combien Dieu notre Père les aime et veut les guérir de leurs blessures ». Par ailleurs, avec une équipe, nous préparons les jeunes couples à leur mariage sur notre secteur. Pendant 6 ans, il m’a été confié la mission d’organiser, avec un diacre du diocèse de Nanterre, la formation des futurs diacres des diocèses d’Ile de France. Au sein de notre diocèse, après la joie d’avoir participé auprès du père Le Vert à la grande aventure d’Eglise en Actes et de Trinité 2008, le père de Monléon m’a confié l’accompagnement de la pastorale en direction des familles.