Le pelerinage de Longpont 2010
La nuit vient de tomber sur la capitale, et c’est aux abords de Notre-Dame de Paris que convergent par petits groupes les courageux pèlerins de Longpont 2010 ! Pour la 63 ème édition de cette marche de nuit de 30 km, une centaine de pèlerins porteront les intentions de prières pour les couples et les personnes en difficulté. Annie et Dominique, équipiers à Lagny y étaient
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Le pèlerinage de Longpont (91) est pour nous un rendez-vous annuel à ne pas manquer depuis maintenant douze ans. Il a été à l’origine de notre entrée aux équipes Notre-Dame. A l’appel du Père Caffarel, nous allons prier avec tout notre être – la marche et la fatigue, une prière du corps – notamment pour les couples en difficultés, raison d’être à l’origine de ce pèlerinage.
Cette année, nous avons l’agrément d’être accompagnés par Joël, ancien responsable de secteur et par le père Salvador, notre conseiller spirituel, au départ de la gare de Lagny ; Marie-Annick et Jean-Marie nous rejoindront à Paris, rue Massillon. Nous avons aussi le plaisir d’y retrouver Jean-Marc, un autre équipier du Nord Seine et Marne. Notre équipe est une fidèle représentante, nous sommes deux ou trois couples en délégation et deux autres couples viennent participer à la messe de 7 heures et nous ramènent à la maison. Nous avons besoin de chauffeurs frais sinon le retour est difficile voire dangereux car le sommeil nous guette après une nuit blanche. Lors des consignes avant de partir, nous sommes invités à prier pour nos prêtres car le thème du Pélerinage est centré sur l’année sacerdotale et les six étapes (Malakoff, Sceaux, Massy, Champlan, Ballainvilliers, Longpont) seront nourries de textes du Saint curé d’Ars et de commentaires de Beno ît XVI. Le départ vers 22h est touchant car il commence par un instant de prière au pied de la statue de Notre-Dame de Paris, nous sommes accueillis par Mgr Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale. Le chant du Salve Regina conclut ce passage et les grandes orgues accompagnent notre sortie. Sur le parvis, le groupe de plus de 140 pèlerins chantent un « Je vous salue Marie », en admirant la façade illuminée de la cathédrale et la pleine lune entre ses deux tours, avant de gagner la coulée verte à travers les rues de Paris accompagnés par une voiture de Police. Sur notre passage, les gens s’interrogent. Il fait un froid sec, il y a de la gelée blanche et par endroit des plaques de glace ; c’est un bon temps pour marcher avec un ciel étoilé. Environ une heure de marche, entre chaque halte, après un temps de légère restauration, le père Frédéric Gatineau, chapelain de Notre-Dame de Longpont, entame un chant et introduit les orientations de méditation pour la prochaine étape puis lance une dizaine de chapelet et nous égrainons les « Je vous salue Marie » chantés à travers la nuit. Les deux prêtres présents sont à notre disposition pour donner à ceux qui le souhaitent le sacrement de réconciliation et un groupe de scouts avec son étendard reprend de temps à autre des chants de leur tradition ou ceux proposés dans le livret d’accompagnement. A Champlan, des équipiers nous attendent avec le sourire près de l’immense terrain de boules pour nous offrir boissons chaudes et assortiments de gâteaux et abricots secs. Nous oublions un moment la fatigue qui se fait bientôt sentir à nouveau parce que nos muscles se refroidissent durant la halte. Les meneurs de marche assurent un rythme satisfaisant et nous imposent parfois des pauses de regroupement. Vers 7h, nous découvrons la basilique Notre-Dame de Longpont après un temps de marche en sous-bois. En entrant, une bougie nous est remise car c’est la célébration de la Présentation de Jésus au temple, fête de la lumière. Nous nous rendons dans le choeur pour y déposer nos intentions de prière devant la statue de Notre Dame de Bonne Garde et nous reprenons personnellement et avec émotion les invocations écrites à la base de la coupole : « Protège-nous, prie pour nous, Notre-Dame de Bonne Garde intercédez pour nous, gardez-nous toujours ». La messe commence par la procession de la lumière avec les pèlerins depuis le fonds de la basilique. Concélébrée par trois conseillers et un diacre des END, elle est très vivante malgré la fatigue et le déficit de sommeil. Cette année, nous avons droit aux grandes orgues latérales toutes neuves. Le Père Gatineau nous invite à revenir en groupe pour une visite de la basilique et nous fait part du lien qui unit le Curé d’Ars à la confrérie de Notre Dame de Bonne Garde. Un petit-déjeuner convivial nous est servi à la salle paroissiale où des demandes et des offres de convoyage s’échangent. Et rendez-vous est pris pour l’année prochaine. Annie et Dominique Gachet |
Pour en savoir plus sur le pèlerinage Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Longpont …
Son origine On trouve trace de sa création dans le numéro de décembre 1946 du bulletin de liaison des groupes de foyers constitués par le père Caffarel, fondateur du mouvement des Equipes Notre-Dame. « La récollection que M. l’abbé Caffarel nous a prêchée sur la souffrance a fait désirer par quelques ménages d’offrir au Seigneur une chose pénible à réaliser en réparation des péchés contre l’amour. Ce désir a pris forme. Il se concrétisera dans un pèlerinage qui reliera Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Longpont. Puisque le 2 février est un dimanche, la nuit 1er au 2 février a été retenue pour la réalisation de ce pèlerinage. Après avoir chanté Complies, le samedi soir devant Notre-Dame de Paris, nous prendrons la route dans la nuit pour rejoindre Longpont où nous arriverons pour la messe à l’aube. »
Ainsi est née cette tradition du pèlerinage annuel de nuit entre Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Longpont, à une date proche du 2 février, jour de la fête de la Présentation du Seigneur au Temple, appelée autrefois fête de la Purification. En 1947, le premier pèlerinage avait réuni 26 équipiers du mouvement. Par la suite, il s’est ouvert à tout le monde : amis et enfants des équipiers, couples, célibataires, jeunes, anciens, prêtres, religieuses, gens heureux ou personnes au coeur blessé. En 2002, ils étaient cent cinquante à participer au 55ème pèlerinage.
Sa spécificité Au fil des années, les modalités du pèlerinage ont quelque peu varié. Et de nos jours, on définit son objet en d’autres termes que ceux des fondateurs : la spiritualité chrétienne est aujourd’hui différemment accentuée. Cependant, le pèlerinage a gardé ses caractéristiques fondamentales spécifiques, dans la fidélité aux choix d’origine.
Il veut être essentiellement une démarche spirituelle : une longue prière du corps, du coeur et de l’esprit, un moment de rencontre avec Dieu dans le silence de la nuit et l’effort de la marche, une intercession pour les hommes et les femmes qui souffrent, notamment à cause de blessures et de déchirures de leur amour conjugal.
Les uns y viennent dans la joie pour vivre un temps fort d’action de grâce, de méditation et de ressourcement ; d’autres y viennent le coeur lourd pour renouveler leurs forces face à une épreuve, ou confier à la miséricorde de Dieu des personnes proches, souffrantes ou blessées. Qui croit en la communion des saints, en l’intercession de Marie auprès de son Fils, sait la puissance d’une telle démarche d’Eglise, à la fois personnelle et communautaire. Le père Caffarel avait écrit à son propos : « Pour obtenir la présence active de Dieu, pas d’autre moyen que la prière et la pénitence de l’homme, jointes à la prière et à la Passion du Christ ».
Ses modalités actuelles Selon la tradition, les pèlerins marchent toute une nuit d’hiver quelles que soient les conditions climatiques. Désormais, ils se rassemblent le samedi soir vers 21 heures 30 en un lieu proche du parvis de Notre-Dame de Paris et, au bout d’une trentaine de kilomètres, arrivent le lendemain dimanche à 7 heures à la basilique Notre-Dame de Bonne Garde à Longpont.
Récemment, le parcours fut profondément renouvelé. En traversant Paris à pied, les pèlerins sont conscients de marcher sur les pas des pèlerins qui s’en allaient jadis vers Saint-Jacques-de-Compostelle et faisaient leur première halte au prieuré Sainte-Marie à Longpont : ils partaient de la tour Saint-Jacques, puis empruntaient la rue Saint-Jacques, le faubourg Saint-Jacques, en passant devant l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas… Hors de la ville, les pèlerins d’aujourd’hui empruntent la « coulée verte », un chemin piétonnier recouvrant la ligne TGV Sud-Ouest. Et au-delà ils suivent des petites routes ou des chemins de campagne jusqu’à Longpont.
Les pèlerins sont accompagnés par un prêtre conseiller spirituel. Au départ de chaque étape, il leur propose des pistes de réflexion pour une méditation personnelle ou des échanges en petits groupes, dans le cadre d’un thème choisi. Une telle démarche donne aussi au pèlerin l’occasion privilégiée de confier sa faiblesse et son péché à la miséricorde de Dieu dans le sacrement de réconciliation.
A la basilique de Longpont, les pèlerins, ainsi que leurs familles et amis venus les retrouver là-bas, participent à une eucharistie précédée d’une célébration de la Lumière selon la liturgie de la fête de la Présentation du Seigneur au Temple.
Après un petit déjeuner dans la salle paroissiale, les pèlerins prennent le chemin du retour, les uns dans les voitures venues les chercher, les autres profitant des places éventuellement disponibles ou étant conduits à des gares voisines ou des stations de métro.
Les témoignages des participants confirment les joies et les grâces reçues par cette démarche toute particulière de foi et de prière, en la compagnie de Marie, la Mère de Dieu, qui au coeur de la nuit conduit les pèlerins vers la Lumière apportée au monde par son Fils.
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