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Avent 2023

Vous le savez, le cycle de l’année liturgique, qui va du 1er dimanche de l’Avent au dimanche du Christ Roi, est une organisation cohérente des temps forts et des temps faibles au cours desquels se déploie tout le Mystère du Christ.
Il reprend les grands moments qui ont jalonné la vie de Jésus, prend sa source dans sa mort et sa résurrection et fait revivre aux fidèles les étapes de l’histoire du salut.
En effet, trois affirmations sont à  retenir et à  tenir ensemble : 1. L’année liturgique, par la répétition des rites, assure aux fidèles une compréhension et une appropriation graduelles des mystères du Christ (fêtes liturgiques).
2. Nos fêtes de l’année contiennent et actualisent toutes le Mystère du Christ (le salut).
3. Chaque instant de la vie de Jésus, tout en étant en soi une invitation à  accueillir Dieu dans l’aujourd’hui de l’existence, nous introduit dans une tension vers le jour de Dieu (l’eschatologie).
Sur ce, notre modèle et notre chef dans l’année liturgique c’est Jésus lui-même. Cependant, il n’est pas seulement notre modèle, il est la Voie qui nous porte et nous conduit à  notre terme. Au cours de toute l’année, la liturgie actualise et rend présent pour nous l’action de Dieu dans le temps et son projet de sauver l’humanité.
Selon Louis Bouyer : le temps n’est pas un cadre abstrait, et il n’est pas non plus indépendant des êtres qui vivent immergés dans son flux.
En participant chaque jour au Mystère et si nous revivons chaque année toutes ses phases, ce n’est pas seulement pour parcourir des cycles de temps qui n’auraient pas de fin ;
Ils nous conduisent vers notre mort naturelle. Mais notre mort sera changée pour nous, comme elle fut changée pour le Christ. Ayant pris part au Mystère selon les lignes de notre vie naturelle, nous assimilerons notre mort naturelle au sacrifice vivifiant du Christ.
Gardons aussi constamment que l’année liturgique ne coïncide ni avec l’année civile ni avec l’année scolaire.
Notre naissance au ciel n’est pas une participation à la naissance du Christ en ce monde, mais à sa mort et sa résurrection.
Et nos textes du temps de l’Avent eux-mêmes, pris dans leur sens le plus obvie, expriment non pas un temps d’attente de la nativité (la première venue) qui est déjà arrivée, mais la Parousie qui est encore à venir. L’Avent est donc plus un temps de préparation à la fête de l’Epiphanie que celle de Noël.
Une chose est sûre : en jouissant du salut dans le présent, l’année liturgique nous fait passer du temps historique au temps de Dieu, entra înés de manière permanente dans un mouvement vital par le Christ Mystique et son épouse (l’Eglise). Ainsi, dit saint Augustin, « par le Christ-Homme nous allons au Christ-Dieu ».
Restons donc vigilant, en sachant que nous ne célébrons pas le temps de l’Avent en nous replaçant dans l’état de l’humanité non rachetée, mais avec la certitude que le Messie a déjà paru. Nous préparons cependant nos coeurs à renouveler sa présence en nous, et nous cherchons dans l’exemple des Justes de l’Ancien Testament, dans leur piété, dans leurs sentiments, dans leur espérance, le meilleur modèle à imiter pour créer en nous les dispositions voulues par le Christ-Sauveur !


P. Antoine DUNIA

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