La bioéthique retour sur la conférence
La recherche sur les embryons, les mères porteuses, le bébé « zéro défaut », ..
Que de questions et de sujets délicats qui interpellent les chrétiens et sont au coeur des réflexions sur la bioéthique au moment où ce débat devient d’actualité. |
Des conférences sur la bioéthique ont eu lieu ces dernières semaines. Les intervenants étaient d’éminents représentants du monde médical et des responsables d’organisations chrétiennes engagées sur ces thèmes.
Nous vous proposons ce compte-rendu réalisé par une personne qui a assisté à la dernière conférence. La conférence bioéthique au Palais des Congrès a été un succès comme dans les autres grandes villes depuis quinze jours et jusqu’à la dernière mercredi soir à Strasbourg : salles archi-combles, des gens ont même été refoulés par mesure de sécurité.
A Paris, 1 300 personnes dans la salle super équipée (plusieurs caméras, écran géant, micros à profusion) et de chaque côté de la salle en suivant sur des écrans plasma.
Les intervenants ont débattu autour des thèmes : Avec à chaque fois un exposé de la situation et des enjeux, un débat entre les intervenants : Xavier Mirabel – Caroline Roux, secrétaire générale de ADV, Caroline Roux – Daniel Rivaud, délégué général du Comité protestant pour la dignité humaine, Daniel Rivaud – Philippe de la Chapelle, directeur de l’OCH (Office Chrétien des Handicapés). Philippe de Lachapelle Débat mené par Turgual Derville, délégué général de ADV et fondateur de A Bras Ouverts, le tout ponctué de reportages, un micro-trottoir, des témoignages très touchants, notamment de personnes handicapées.
Turgual Derville Quelques notes prises au vol : Thème 1 – L’embryon : Maladie de Parkinson, diabète, infractus … touchent des organes non capables de s’auto-réparer; la peau cicatrise, le coeur non. D’où l’intérêt pour les cellules souches, notamment celles de l’embryon, qui au départ n’est constitué que de cellules souches. On trouve aussi des cellules souches adultes (peau, os , moelle ossseuse), mais celles de la peau ne refont que de la peau, celle de l’os que de l’os… et dans le sang du cordon ombilical. Or depuis 2007, il est possible de reprogrammer les cellules souches adultes pour réparer d’autres tissus. Le sang du cordon, quant à lui, soigne déjà depuis 20 ans de nombreuses maladies et pourrait en soigner au moins 45. Pourtant les chercheurs continuent à réclamer de pouvoir faire des recherches sur l’embryon. A part obtenir des cellules souches, ils pensent aux tests de médicaments sur l’embryon plutôt que sur l’animal, et aussi plus fondamentalement pour la soif de découverte, savoir, comprendre le début de la vie.
La loi de 1994 a autorisé la création et la congélation d’embryons. Celle de 2004 a autorisé l’expérimentation embryonnaire sur dérogations. En 2006, les embryons congelés sont au nombre de 179 000. Chaque année, on demande aux parents ce qu’ils veuelnt faire de leurs embryons congelés (les réimplanter, les détruire, les donner à un autre couple ou depuis 2004 les donner à la recherche). Les intervenants constatent le manque d’information des parents des conséquences de la congélation embryonnaire et leur désarroi, ainsi que celui des équipes médicales, devant ces choix impossibles. L’argument souvent avancé du statut de l’embryon dépendant d’un « projet parental » ne tient pas la route; scientifiquement, il n’y a pas de changement de nature entre un embryon implanté ou un embryon non implanté.
Thème 2 – AMP et GPA : Depuis la loi de 94, l’AMP est ouverte aux couples (homme et femme) mariés ou pouvant justifier d’au moins 2 ans de vie commune, vivants tous les deux et en âge de procréer (remboursement jusqu’à leurs 43 ans). 2 possibilités : insémination artificielle ou FIV (ponction d’ovocytes, tri des embryons pour ne garder que les meilleurs dont 2 ou 3 sont implantés et les autres congelés). 3 schémas pour la GPA : la mère porteuse est aussi la donneuse – 1 mère porteuse + 1 mère demandeuse et donneuse – 1 mère porteuse + 1 mère demandeuse + 1 mère donneuse : 3 femmes en jeu dans ce cas ! La demande de GPA est le forcing d’une minorité. On entend bien la souffrance parfois très grande des parents de ne pas pouvoir avoir d’enfants, mais on ne peut pas sacrifier pour cela le droit de l’enfant et concevoir un enfant en programmant d’avance son abandon. Ce qui est grave, c’est que l’enfant soit l’objet d’un contract : cela s’appelle de l’esclavage.
Depuis Amandine, 14 000 enfants sont nés de FIV. Leur existence n’est bien sûr pas contestée, mais il faut bien voir ce que cela cache. Pour la naissance de ces 14 000 enfants, il a fallu créer 238 000 embryons, c’est à dire 1 naissance pour 17 embryons conçus. Un bien lourd sacrifice.
1 couple sur 7 souffre d’infertilié et 1 sur 10 est traité pour cela. L’infertilité est considérée comme une véritable épidémie. L’enjeu prioritaire ne serait-il pas à la recherche pour comprendre et traiter à la base ces infertilités, plutôt que d’orienter tout de suite les couples vers l’AMP ? Comme on a une « solution », la tentation est grande de ne pas chercher à comprendre. Thème 3 – DPN et DPI : La France est considérée comme le super champion du monde du DPN et du DPI. Elle diagnostique 2 fois plus de handicaps qu’aux USA, « grâce » à l’échographie pour 70%, le « triple test » (marqueurs sériques par prise de sang) et l’amiosynthèse. Quasiment toutes les grossesses « bénéficient » d’un DPN. Le DPN n’est pas remis en cause pour lui-même; il est bon quand il est au service de l’enfant pour le soigner ou mieux l’accueillir à la naissance.
On constate une amplification du DPI, même récemment sur des embryons porteurs du gêne BRCA1, pouvant provoquer le cancer plus tard; on n’est plus dans une certitude (bien qu’en matière de PDI ce ne soit jamais une certitude, comme le prouve un témoignage diffusé) mais dans une possibilité de maladie plus tard. On va également vers une simplification car bientôt, l’amiosynthèse qui est risquée (1 fausse couche sur 100) ne sera plus nécessaire car on pourra récupérer des cellules foetales dans le sang de la mère. De plus, on va découvrir de plus en plus de gênes facteurs de risques. Actuellement, 96% des parents à qui ont annonce une trisomie choisissent l’IMG. Réflexion de Philippe de Lachapelle, illustrée par les magnifiques témoignages de parents d’enfants handicapés, ou de personnes elles-mêmes handicapées : nous sommes aimés juste comme nous sommes. Face à la violence du handicap, ne pas rajouter de la violence, mais surabonder d’amour. La soirée s’est terminée par une scéance de questions/réponses et par la signature de l’appel bioéthique. Emmanuelle.
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Avant le 15 juinLes premières lois bioéthiques ont été votées en 1994 et revues en 2004. Actuellement se prépare au Parlement une nouvelle révision.
La biomédecine détermine l’avenir de l’humanité. Déjà elle a changé les repères de la procréation, de la filiation et de la recherche médicale avec le clonage, les mères porteuses, le diagnostic préimplantatoire… C’est le moment d’intervenir dans le débat politique pour réconcilier la biomédecine et la vie. Les pouvoirs publics demandent d’ailleurs à chaque citoyen de s’approprier ce débat et d’apporter sa contribution aux Etats généraux de la bioéthique. Joignez-vous à â€L’ Appel Bioéthique – Réconcilions la biomédecine et la vie†que lance l’Alliance pour les Droits de la Vie pour alerter les pouvoirs publics sur certains paradoxes et injustices et peser dans le futur débat législatif. Cet Appel Bioéthique affirme 4 demandes urgentes et essentielles pour la paix sociale et le respect des droits de l’homme : 1 – Préservons le sens de la maternité qui est d’accueillir la vie Plus nous serons nombreux, Signez et faites signer l’Appel Bioéthique |