Un Carême de partage

EDITO Mars 2025 par le Chanoine Olivier VATAR

Avec le Carême, on va nous demander de mettre la main au porte-monnaie. Afin d’honorer un des 3 axes de ce temps privilégié de la foi : l’aumône. Pour certains, donner de l’argent, c’est se donner bonne conscience. Seul ne serait valable que payer de sa personne par son temps, sa force de travail, son intelligence pratique.
On ne peut pas être sur tous les fronts. Et celui qui puise dans son escarcelle pour donner à l’Autre des moyens pour vivre et pour agir, accomplit pleinement le précepte de la charité. Je suis admiratif de tous ces gens qui gardent toute demande d’argent, reçue au long des jours et qui veulent participer à toutes les causes. L’Eglise privilégie en Carême le don au Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD), réunion d’une trentaine d’associations catholiques. Dans certains milieux, le CCFD a eu mauvaise presse pendant longtemps. Réformé par les évêques, il est aujourd’hui le premier lieu où doivent aller nos offrandes de Carême. Il va de soi que l’on peut donner ailleurs. Cette année, on vous propose d’aider le père Charles, de bonne mémoire à Meaux, afin de restaurer le séminaire malgache dont il est devenu le recteur. Sans oublier que la première charité est de penser au Denier l’Eglise !
L’offrande de Carême est un peu différente des autres dons. Elle résulte de privations et nous implique plus corporellement qu’un autre don. Plus que de superflus, nous prenons un peu de notre nécessaire. C’est charnel. Notre démarche pourrait être simplement un WeightWatchers de la foi, centré sur nous pour bien nous maitriser. Le Carême nous invite justement à maîtriser notre corps afin de nous rendre attentifs aux autres et avec l’argent économisé, partager avec le prochain. Ne reste plus qu’à le faire dans la prière et nous avons unis les trois axes importants du Carême, dans une démarche pas seulement généreuse mais de conversion de tout mon être.
Le Carême comme toute vie chrétienne est une démarche d’unité de tout mon être. Jeûne, prière et partage ne sont pas juxtaposés. Ils sont interactifs et rendent ce temps liturgique si beau pour nous préparer à inscrire dans toute notre vie l’horizon de la résurrection.

Chanoine Olivier VATAR

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